Thursday, March 29, 2018
Illinois (InterContinental Chicago Magnificent Mile)
Han Fei
,
Department of French, Hispanic and Italian Studies, The University of British Columbia, Canada
Dans le monde contemporain où la circulation des populations et des idées s'intensifie plus que jamais, le thème du mouvement abonde dans la littérature contemporaine et se manifeste sous formes diverses. Une de ses formes les plus visibles c'est la littérature dite migrante, un terrain qui devient de plus en plus fécond depuis les années 1980. Notre étude veut considérer la migration et son expression littéraire dans le cadre de la mobilité globale dans laquelle on peut aussi ranger le tourisme, la migration professionnelle et les déplacements des biens culturels. Comme l'a observé l'anthropologiste français Marc Augé, notre époque se caractérise par la mobilité surmoderne, qui s'exprime dans de nombreux domaines de la vie contemporaine. Dans ce contexte, le mouvement devient un dénominateur commun pour examiner l'écriture migrante ainsi que des romans contemporains d'expression française.
Cette étude se propose de comparer un roman québécois représentatif de l'écriture migrante, Ru de Kim Thúy, avec un roman contemporain français, Fuir de l'auteur belge Jean-Philippe Toussaint. Pour répondre à la question : comment le mouvement marque-t-il la condition de vie des migrants ainsi que des individus contemporains ? En examinant d'abord les représentations du mouvement, nous discuterons les effets de ces mouvements, que ce soit sur les repères identitaires chez le migrant, ou sur la perception du temps et de l'espace du sujet romanesque. Et nous analyserons enfin comment le mouvement s'inscrit dans l'écriture de ces deux romans, comme il impose une esthétique pour le transitoire en même temps qu'il problématise l'autorité narrative.